[Science-Fiction] Soleil Blanc par Xavier Margaux

Bonjour à tous,

Le fantastique et particulièrement la bit-lit fait partie de mes genre de prédilection.Pourtant, je me demande souvent s’il est réellement possible de le révolutionner. alors quand j’ai découvert le pitch de ce roman avec son vampire cérébral dans un cadre qui se rapproche plus du thriller futuriste que du roman gothique, je n’ai pas résisté bien longtemps.

Soleil Blanc est le premier roman de Xavier Margaux. il a d’abord été autoédité chez Lulu en 2016 avant de rejoindre Librinova en 2022.

Je remercie Librinova de m’avoir proposé cette lecture dans le cadre du Prix des Étoiles.

Pour quels lecteurs ?

– Adultes

Contient des scènes inappropriées à un public sensible.

– Adeptes de lectures sans prise de tête

– Auteurs désireux d’écrire de la littérature contemporaine, de la tranche de vie ou un roman initiatique.

L’intrigue

Eric Sherman est un traqueur Alpha, de la Brigade Spéciale, chargé d’appréhender les criminels atteints de troubles mentaux sévères.

Alors qu’il s’apprête à arrêter un certain Bodyguer, sa coéquipière est assassinée par un vampire « cérébral ».

Hanté par ce drame et fragilisé par une situation personnelle délicate, Sherman va consacrer son temps et son énergie à capturer celui que l’on surnomme « Lucifer ».

Ce qui aurait pu s’apparenter à une traque classique va se transformer, petit à petit, en un jeu mortel du chat et de la souris…

Mon Avis

Soleil Blanc est un roman déroutant par bien des aspects.

Tout d’abord, il commence comme un thriller policier. Le lecteur se trouve dans la peau de Sherman, incarcéré sous couverture dans dans une prison. il y traque Bodyguer, l’acolyte de « Lucifer » responsable de l’assassinat, sous ses yeux, de Mathilda, son ex-coéquipière. Cependant, assez tôt, le lecteur se rend compte que ce jeu mortel du chat de de la souris, qui n’épargne aucun coups bas, même les plus sadiques, n’est que la partie visible de l’iceberg.

La partie immergée se révèle petit à petit, mais surtout dans le dernier tiers du roman et le fait doucement basculer dans la science-fiction. Une forme de science-fiction qui nous fait un peu le même effet que du fantastique dans le sens où le doute s’installe avant d’accepter ces éléments futuristes et de les intégrés pleinement dans la narration.

La narration affirme également ses propres particularités. Majoritairement à le 1ère personne omnisciente, le point de vue oscille toute fois entre Sherman et Lucifer dans un jeu de ping-pong qui permet de :

  • Nous familiariser avec les deux antagonistes dans leur élément distinctif ;
  • Accéder à leur psychisme (but, mobile, motivations…) et comprendre qui ils sont ;
  • Suivre leurs évolution de parcours, qui ne manque pas de se croiser et tend immanquablement vers l’affrontement final.

Mais n’allez pas croire que lorsque ces deux antagonistes se confrontent, la narration repart automatiquement dans le camp de Sherman. Mieux, elle continue d’osciller entre les deux. Ainsi certaines rencontres sont vues du point de vue de Sherman, Saltis (son co-équipier) et d’autres de celui de Lucifer. Une façon astucieuse de nourrir et augmenter le suspense sans prendre position.

Néanmoins, elle se révèle un peu déroutante au début, car ce changement focal se fait sans avertissement (glyphe) à l’ouverture de chaque chapitre et par moments à l’intérieur de ceux-ci. Dans ce cas, le changement focal est précédé d’un anneau de Moebius. Il nous prend donc au dépourvu les premières fois, et chaque nouveau chapitre nous fait l’effet d’un incipit in medias res, mais on fini par s’y faire.

Le récit est narré au présent et ne vire au passé que pour distinguer le discours rapporté qui annonce les flash-backs de la narration principale, là encore sans crier gare :

« Aucun de nos réseaux classiques ne l’a repéré. D’habitude, le repêchage ne prend pas trop de temps mais là, selon les termes du chef, nous avions à faire à un cas.

Je travaillais toujours en binôme. Mathilda venait de nous rejoindre depuis peu dans la section et le chef comptait sur mon « vécu » terrain pour la former. Il pensait que cette arrestation serait un bon cas d’école.

J’aurais dû refuser de la prendre avec moi. La cible était un vrai taré mais assorti d’un curriculum vitae impressionnant : diplômé supérieur en biotechnologie. Rien que ça ! Je me demande à quel moment il a disjoncté.

En tout cas, génie ou pas, il fallait impérativement le pincer. Et cerise sur le gâteau, savoir qui l’avait protégé durant sa cavale. Ce genre de requête est plutôt inhabituelle mais le profil de notre cible l’était aussi.

Nous avons donc tissé notre toile un peu partout. Et au bout d’un certain temps, les fils ont fini par vibrer. Un de mes indics accouche d’un tuyau qui semble propre. Notre ami réside dans un quartier plutôt bien fréquenté assez proche du centre. On valide les procédures d’approche. Les planques se succèdent jour et nuit. Sans relâche, nous observons. Et puis un soir… »

Le reste du flash-back reste au présent, de sorte que si vous avez lu distraitement, vous pouvez ne pas vous rendre compte qu’il s’agit d’un bond dans le passé.

Par contre, les dialogue s’embarrassent pas d’incises, puisqu’ils prennent la forme de répliques de théâtre avec des didascalies pour indiquer le ton des personnages ou des gestes faits en parallèle de la réplique. Un peu comme si on lisait un script de cinéma.

Les personnages font leur entrée au fur et à mesure du récit. Tous sont relativement bien identifiables et développés de façon à servir l’intrigue. Y apporter un touche de mystère, la complexifier ou encore générer davantage de suspense. Aucun n’est superflu et chacun a sa propre personnalité.

Par contre, certains se fendent de traits d’humour bienvenus adaptés à l’environnement. Ainsi, on retrouvera des dominantes sarcastiques en prison, plutôt cynique et sadique dans la bouche de Lucifer et même quelques boutades de la part de figurants. Disséminés tout long du roman, ces traits d’humour aident à alléger l’atmosphère très sombre qui, sans ça, paraîtrait sans doute trop sérieuse.

Le Verdict

Soleil Blanc est un excellent roman à tous points de vue. Un peu déroutant au début, il se révèle très bien ficelé et rondement mené.

en constante métamorphose, il nous happe dès les premières pages dans son univers carcéral décadent et nous donne l’impression de lire un thriller policier. Ensuite, il dérive doucement vers le thriller conspirationniste sombre. Pour finir, il nous téléporte en pleine science-fiction. Aucun doute, l’auteur sait nous surprendre et amener les lecteur là où il s’y attendra le moins sans le perdre en cours de route.

L’apport scientifique présent dès le départ s’intègre à merveille à l’ensemble. Le jargon se veut technique, mais expliqué de manière à être intégré par un néophyte. Il crée un tout cohérent et crédible.

Il incarne également le premier tome d’une trilogie dont voici la composition et qu’il me tarde de découvrir.

Les couvertures sont signés NH Creative Photo.

Retrouvez l’auteur sur son site, Facebook et Instagram.

Suivez le lien pour vous procurer ce livre.

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