[Romance Initiatique & Fantastique] Costa par Lucas Lavarenne

Costa

Bonjour à tous,

Malgré le déconfinement, les vacances s’annoncent un peu particulières cette année. Si vous n’êtes pas d’humeur à prendre des risques inutiles, la Bibli’ vous prépare un listing des livres de l’été pour voyager en France comme à l’étranger et vivre des aventures inoubliables.

Nous démarrons avec le dernier roman de Lucas Lavarenne, Costa. Publié en mars dernier en autoédition, c’est une romance initiatique et fantastique entre Strasbourg et Sifnos dans les Cyclades.

Je tiens à remercier l’auteur pour sa confiance renouvelée.

Pour quels lecteurs ?

– Tout public

– Amateurs de farniente ou de la dolce vita à la sauce grecque

– Personnes souhaitant insérer une dimension symbolique discrète dans leur projet

L’intrigue

De l’Alsace aux îles grecques, le voyage au fil de l’eau de deux adolescents partis sur les traces d’êtres à la nature incertaine…

Un vieil homme médite, le regard tourné vers le bleu de la mer Égée. « Bonsoir », lance-t-il dans la brise du soir.
Quel étrange chemin que celui qui avait été le sien. C’est bien loin de son île qu’il avait grandi, prêtant main-forte à ses parents au sein du restaurant familial – véritable morceau de Grèce planté en plein Strasbourg. Lorsqu’une jeune fille avait plongé ses yeux verts dans les siens, il avait pourtant cessé d’être quelqu’un d’ordinaire. Sous les reflets flamboyants de la lune, il avait compris que certaines choses – aussi malicieuses qu’envahissantes – lui avaient échappé jusqu’alors.
« 
Maintenant, tu n’es plus que borgne », lui avait un jour dit la jeune fille. Et pour autant qu’il s’en souvenait, elle avait eu raison.

Une création originale, à cheval entre le réel et l’au-delà. Soutenez l’artisanat littéraire et la création indépendante à travers la découverte des étranges pérégrinations de Costa et de Maryse… Une ode à la vie, à l’amour ; à la mort – aussi !

Mon avis

Dès les premiers chapitres, on remarque une construction un peu particulière qui mêle enchâssement et désordre chronologique. En effet, nous rencontrons d’abord un Costa âgé avant de suivre la vie de ses parents, puis la sienne. Au fil des pages et des personnages, chacun apporte sa propre petite histoire. Ces fragments de vie structurent le roman, forment comme un patchwork vivant et on comprend vite que toutes ces histoires, mêmes éloignées de la trame principales, interagissent ensemble, façonnent une dimension symbolique et portent l’intrigue.

Ni insuffisants ni trop nombreux, les personnages révèlent une richesse tant par leur diversité physique ou culturelle, que par leur parlé – à travers lequel résonnent des accents ensoleillés – voire même par leur mysticisme. On remarquera que tous les personnages ayant un impact fort sur la trame principale sont très développés. Moins présents, les secondaires bénéficient d’un travail plus superficiel, mais amplement suffisant pour compléter notre immersion.

Que ce soient les rues de la capitale européenne ou les paysages préservés de Sifnos, les décors jouissent de descriptions magnifiques plus vraies que nature, qui sauront vous envoûter.

« Pour la première fois, les enfants découvrirent – émus – les reliefs merveilleux de Sifnos. Des montagnes arides, constellées de petites taches vertes, encadraient gracieusement les passes, laissant le visiteur y pénétrer avec humilité. Les essaims d’habitations blanchies éclataient aux lueurs de l’aube, semblant dessiner des allées sur les flancs de la petite plage centrale. »

Le style n’est pas en reste, car l’incipit in medias res suivi d’une narration à la troisième personne vous prend par la main dès les premières pages et ne vous lâche plus avant la dernière. Pourtant, le rythme global, bien qu’entrecoupé de climats et de cliffhangers, reste relativement lent. Mais attention, ici, lenteur n’est pas synonyme d’ennui, bien au contraire ! Ainsi, nous prenons le temps de découvrir Costa, Maryse et leur famille. Et surtout nous assistons à l’évolution de Costa : une élévation spirituelle aux airs de descente aux Enfers.

Plus avant, j’avais parlé de dimension symbolique et comme celle-ci tend à se raréfier dans l’édition indépendante, ce petit tour des thématiques vous aidera à lire entre les lignes.

Puisque nous avons là une romance, parlons de passion amoureuse. Cet amour inconditionnel, qui transforme Costa en prince charmant pour aller rendre visite à sa Raiponce au clair de lune. Qui les meurtrit tout deux autant qu’il les rend inséparables. Un amour innocent, mais au sein duquel la mort s’immisce doucement.

La Mort s’acoquine progressivement avec nos jeunes tourtereaux, par l’intermédiaire d’êtres irréels : des spectres. Loin des fantômes flippants auxquelles on a souvent droit dans la littérature fantastique, ici, les spectres ressemblent à des gamins et adultes facétieux. Ils nous divertissent en tout en flirtant insidieusement avec le point de non-retour. Avec eux, on redécouvre le monde d’une manière presque féerique, ils décillent nos yeux à la manière d’un guide spirituel, si bien qu’on ne peut s’empêcher de vouloir les voir apparaître.

« Spectres, c’était juste le nom qu’elle leur avait trouvé. Un mot-valise qui sonnait bien, derrière lequel on rangeait tout et n’importe quoi. »

Si la mort est souvent synonyme de désespoir, Costa vous apprend à espérer. Contre vents est marrées, et même à travers le temps. Car comme le veut l’adage, l’espoir… c’est la vie. Et quand elle est habitée par un amour aussi puissant que celui qui unit Costa et Maryse, il est impossible de renoncer. Mais aussi parce que parfois, l’espoir, c’est tout ce qu’il nous reste.

Avec l’aide de l’auteur, vous verrez que certaines histoires servent en réalité de parabole destinées à faire grandir Costa. Car ce roman est avant tout un voyage initiatique – au propre comme au figuré – à travers les âges de la vie, guidé par l’amour et l’espoir indéfectible de revoir l’être aimé.

Le Verdict

Comme vous le savez, je ne suis pas tellement adepte des romances à l’eau de rose, ce qui tombe plutôt bien, car Costa se situe avant tout entre la tranche de vie et le voyage initiatique. La romance est un sel essentiel qui vient donner du relief et de la profondeur au récit en même temps qu’un but à la vie de Costa.

Construit sur des bases solides, une narration aussi fluide que magnifique, une intrigue menée à la perfection. Et, cerise sur le gâteau, les symboles qui viennent s’immiscer discrètement. D’ailleurs, lorsque vous l’aurez fini, je vous invite à relire le préambule, que vous redécouvrirez comme une porte d’entrée vers ces symboles.

Ne cherchez pas, Costa n’a pas l’ombre d’un défaut.

On ne peut que saluer le travail de l’auteur, surtout pour ses recherches sur la vie dans les Cyclades. Ceux qui ont lu ses précédents ouvrages remarqueront une évolution non-négligeable au niveau du style, pour notre plus grand bonheur.

Bref, vous l’aurez compris, si projetiez d’aller vous dorer la pilule de ce côté de la méditerranée, je ne peux que vous conseiller de partir sans risques à Sifnos grâce à Costa !

Si vous voulez suivre cet auteur, rendez-vous sur son site et Facebook.

Suivez le lien pour vous procurer ce livre.

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