Bonjour à tous et bonne année 2018 !
Pour une fois, nous allons commencer cette nouvelle année en douceur avec un roman qui fleure bon le feel-good. Après Seconde Chance, Iléana Métivier revient avec son second roman : L’Éveil, en auto-édition, cette fois !
Sortie prévue début 2018.
Mille mercis à l’auteure de m’avoir renouvelé sa confiance pour ce SP en avant-première.
Pour quels lecteurs ?
– Tout public
– Amateurs de débats polémiques et/ou politiques en rapport avec l’actualité
– Personnes souhaitant écrire un roman à plusieurs narrateurs.
L’intrigue
Aëlle, issue du milieu altermondialiste, se bat pour sauver l’Éducation Nationale, menacée de privatisation par l’État. Blessée lors d’une manifestation, elle va malgré tout travailler à la villa des Riveria, où elle rencontre Sloann, ce riche héritier. Ils se disputent aussitôt : vu son discours antigouvernemental, la jeune fille n’a-t-elle pas provoqué les Policiers ?
Ils n’ont rien en commun, excepté leur curiosité et leur ouverture d’esprit les poussant aux échanges vifs et argumentés.
Mode de vie, carcans sociétaux, écologie et blessures transmises par l’éducation… De discussions engagées en confidences, de querelles en réconciliations, les deux jeunes adultes apprennent à se connaitre. Au-delà de leur attirance mutuelle, leur monde intérieur vacille.
Mon avis
Déjà dans Seconde Chance, Iléana invitait le lecteur à adopter le point de vue de ses 7 personnages pour notre plus grand plaisir. Ici, elle réitère l’expérience en se focalisant sur ses deux protagonistes que tout oppose : Aëlle et Sloann.
Si d’habitude, ce type de narration n’impose qu’une glyphe pour connaître l’identité du narrateur, Iléana va plus loin que la dernière fois. En plus de la glyphe personnalisée, le chapitre entier bascule dans la police attitrée au personnage ! Les tons et tics individuels achèvent de nous transporter.
Au niveau des thèmes, l’auteure nous gâte et l’on sent qu’elle maîtrise le sujet sur le bout des doigts.
Essentielle au bien-être de toutes personnes, mais tant redoutée, la psychologie rythme le roman de la première à la dernière page. Doublée d’un côté zen réconfortant, elle égraine ses concepts tels que : Blessures & Traumatismes, Analyse de l’autre pour le comprendre, Cercles Vertueux et Vicieux et nous incite à réfléchir sur les conséquences de nos actes, à l’échelle planétaire !
Il existe cinq blessures émotionnelles : le Rejet, l’Abandon, l’Humiliation, la Trahison et l’Injustice. Ces cinq blessures surviennent dans l’enfance, à partir du moment où on est dans le ventre de notre mère, d’après mes renseignements. C’est une période d’intense construction, tu sais. Ce sont les proches qui blessent, mais ce n’est pas forcément intentionnel, ils font mal en fonction de leurs propres blessures, elles-mêmes provoquées dans leur enfance… Tu saisis l’idée ? — Aëlle.
La sociologie découle naturellement du précédent thème. On la retrouve à travers la lutte des classes, la prétendue égalité des chances ou encore la notion de Destiné visant à perpétuer un système cadenassé.
Présent dès la quatrième de couverture, l’éducation fait partie des piliers du roman. Quelle que soit notre classe sociale (et notre parcours scolaire), elle influence nos valeurs, convictions et autres a priori et conditionne notre rapport au monde ainsi que notre façon d’envisager notre futur.
Loin de tomber dans le pathos et le misérabilisme, Iléana se sert de ces thèmes pour lancer divers débats constructifs et nous inviter à nous libérer de nos conditionnements. Le tout, accessible aux néophytes, bien entendu.
Côté style, on appréciera la simplicité et fluidité de la narration. Agrémenté que quelques fioritures efficaces et d’une bonne touche d’humour bon enfant, le rendu est tout bonnement vivifiant.
Malheureusement, ce tableau contient une petite ombre : des coquilles suffisamment nombreuses pour entamer le plaisir de lire.
Le Verdict
Un roman idéal pour démarrer l’année en beauté et vous aider à prendre de bonnes résolutions.
Engagé, mais apolitique, il a le mérite de redorer le blason de l’écologie et le recentrer autour des valeurs qu’il défend.
Malgré son rythme relativement calme, ce parcours initiatique et romantique demeure addictif. Et pour cause, le suspense est directement lié à l’intimité des personnages, à leurs propres découvertes sur eux-mêmes et les autres ainsi que l’évolution de leur relation. D’ailleurs, je salue au passage le talent d’Iléana pour créer des personnages aussi diversifiés qu’uniques.
Pour finir, je laisse la parole à Aëlle et la laisser délivrer son message d’espoir :
On n’évolue plus depuis quelques années, de toute façon, précisai-je d’une voix égale. Le déclin du capitalisme a commencé, on est arrivé à sa limite. Note tous les pays de l’Union européenne qui se cassent la gueule économiquement, particulièrement à cause des banques et de leur dépendance envers les autres nations. La période folle de croissance est terminée, on est en train de piller les dernières ressources de la Terre, d’empoisonner les derniers cours d’eau et les dernières terres. Mais partout, des terriens et des terriennes comme toi et moi en ont pris conscience et s’organisent. D’autres gens s’accrochent encore, ils n’ont pas compris que la mort d’un système permet la naissance d’un nouveau. Mais le constat reste le même, qu’on soit pro-capitaliste ou pro changement de système : soit on apprend à vivre en respectant notre planète, soit on provoque nous-mêmes notre extinction.
Retrouvez Iléana Métivier sur son blog auteur où vous pourrez lire des extraits et sur Facebook.
Si vous voulez prolonger le plaisir, l’auteure a pensé à vous. Après avoir truffé son roman de références, elle vous invite à découvrir l’ensemble de ses sources dans sa bibliographie. N’hésitez pas à les découvrir.
Suivez le lien pour vous procurer ce livre.
Coucou Léona,
Contente que « L’Éveil » t’ait plu !
En ce qui concerne la maitrise des thèmes abordés, merci de le souligner ! J’ai passé plus de quatre mois non-stop à préparer ce roman… Entre les reportages et les bouquins, ce fut instructif et très sérieux ! Et du coup, je suis touchée que tu le remarques.
Désolée pour ces coquilles. Jean-Michel, mon correcteur, y a pourtant passé du temps. D’un commun accord cependant, nous avons laissé quelques fautes « courantes » de concordance des temps dans certains dialogues pour garder la spontanéité des personnages. C’est peut-être une erreur, j’attends encore une ou deux chroniques, mais si ce point négatif perdure, il est certain que « L’Éveil » repassera en relecture ! Merci de l’avoir souligné en tout cas !
Meilleurs vœux à toi, et longue vie à ta super Bibli’ qui s’enrichit de mois en mois.
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Coucou Ilé !
Meilleurs vœux pour la nouvelle année.
Je me doute que tu as passé beaucoup de temps sur la préparation. De plus, mon concept de chronique vise à lever le voile sur le second niveau de lecteur (le niveau symbolique). Mais pour éviter les spoilers et une trop grande complexité, je m’en tiens aux thèmes.
Pour les coquilles, au vue des récurrences, je pense qu’une relecture s’impose avant de sortir la version brochée. C’est dommage, car sans elles, tu aurais pu avoir le badge « Coup de coeur », comme pour Seconde Chance.
N’hésite pas à me tenir au courant sur ce point pour que je fasse une mise à jour.
Merci pour tes compliments sur le Bibli’, ça me touche et longue vie à ta carrière !
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